
Romain Fusarot a fondé de la société e-commerce Kollori.com en 2012, qui est spécialisée dans le mobilier et la décoration pour bureaux.
Il a revendu sa société il y a 3 ans mais s’en occupe toujours en tant qu’associé.
En parallèle, il a aussi plusieurs side business.
Il est aujourd’hui au micro pour raconter l’histoire du Père masqué, ou comment il a transformé l’offre e-commerce de sa maman en temps de crise.
Tout commence il y a 7 ans, lorsque sa mère, salariée dans une entreprise de logistique, lui a demandé de lui trouver une idée de site e-commerce à développer car elle voulait créer des choses de ses mains. Il a alors cherché des produits à lancer et il a trouvé que le nœud-papillon pouvait être intéressant à vendre en ligne parce que l’offre sur internet était très faible (sans compter Amazon, qui vendait des modèles en polyester fabriqués en Chine). Il lui a donc proposé cette idée, mais elle ne savait pas du tout coudre.
Elle a donc pris des cours pour savoir créer des nœuds-papillons.
Romain lui a, par la suite, créé un site e-commerce, l’effet nœud-pap.com et il s’est petit à petit développé sur 7 ans.
La clientèle était composée à 95% de personnes invitées à des mariages.
Mais patatras, le covid a frappé ! Et avec l’annulation des mariages, la petite entreprise a perdu 75% de son chiffre d’affaires.
Il a donc fallu se réinventer et trouver un autre produit à vendre en ligne et dans la tendance du moment. Romain a alors eu deux idées.
Comme la période des fêtes de fin d’année arrivait, il a pensé à la tendance du pull moche de Noël.
D’un autre côté, sa mère fabriquait de jolis masques en tissus pour ses proches, alors Romain s’est dit que la combinaison des deux pourrait être une idée : proposer des masques de Noël !
Il n’avait aucune idée du possible succès de cette idée car il s’attaquait à un nouveau marché, mais, en même temps, le masque était désormais un accessoire indispensable au quotidien.
Il a donc contacté ses amis pour avoir leur avis quant à son idée, puis sa mère a acheté du tissu de Noël et commencé à fabriquer 6 masques.
Elle a pris des photos, puis, le 11 novembre, Romain a créé un site rapide sous Square Space en 2-3h, car c’est une plateforme facile à prendre en main pour une personne non-familière avec le digital, qui offre une multitude de templates, qui a un système e-commerce intégré et qui n’est pas chère (25€ par mois).
Une fois le site prêt, il a mis les 6 premiers masques en vente, il a repris le même mode de livraison que pour le site de nœuds-papillons, à savoir en lettre suivie par la poste, car c’est économique et sa mère s’en occupe elle-même.
Afin d’offrir une belle expérience de livraison, ils ont décidé d’emballer les masques dans du papier de soie, d’offrir quelques nougats, produits typiques de leur région et de glisser un petit mot de Noël personnalisé.
Le slogan choisi, « préservez la magie de Noël même à distance » faisait partie du story telling. Tout le monde veut passer les fêtes en famille mais dans le contexte actuel, il faut penser à se protéger, donc, pourquoi ne pas porter un joli masque plutôt qu’un masque chirurgical impersonnel pour faire revivre la magie de Noël ?
Il a alors fallu penser à la diffusion. Mais sans budget de ce côté-là, Romain a alors décidé d’en parler autour de lui, mais plutôt que de tenter de vendre de cette façon, il a plutôt demandé des avis. Il a reçu beaucoup de pistes d’amélioration qui a de suite implémentées, comme une offre de masques pour enfants, une mention de certification Afnor ou encore le lieu de production.
Et là, pendant une semaine, aucune vente.
Chaque matin, il a consacré une heure au site, à envoyer des communiqués de presse à des médias. Il a obtenu quelques touches et passages presse sur des sites comme Le Journal des Femmes ou encore des blogs), ce qui a apporté du trafic et quelques ventes.
Il a ensuite diffusé son site sur quelques groupes Facebook puis a partagé un post sur LinkedIn qui a généré plus de 10000 vues et davantage de ventes.
Mais ce qui a finalement généré le plus de vente, c’est le bouche à oreille. Il a pu le constater grâce à Google Analytics qui est intégré à Square Space et donne le montant de conversion en fonction de la provenance de la source.
Pour l’anecdote, il pensait que sa cible serait les 30-40 ans, mais après quelques jours, il a pu constater qu’il s’agissait en fait d’un public 100% féminin de plus de 50 ans qui commandaient plusieurs masques à la fois. On peut donc imaginer qu’il s’agit de grands-mères qui souhaitaient passer Noël en famille et commandaient donc des masques pour tout le monde.
Après les premières ventes, il a contacté les acheteuses afin de leur demander un retour d’expérience et de leur proposer un code promo personnalisé à diffuser autour d’elles (lui permettant ainsi de tracer quelle acheteuse avait diffusé son code). Il a eu de bons retours de cette expérience et plusieurs d’entre-elles ont même recommandé.
Au moment de l’enregistrement du podcast fin novembre, Romain songeait à allouer un petit budget pour une campagne Facebook Ads sur le mois de décembre, maintenant qu’il avait cerné le profil de ses clientes.
Quant à l’éventualité de proposer une offre Black Friday, il a répondu que ça ne rentrait pas dans la philosophie de son projet (qu’il s’agisse des nœuds-papillons ou des masques), qui est d’offrir un produit artisanal, sur mesure (pour les nœuds-papillons), made in France et non de brader pour pousser à la surconsommation.
Question prix, ils proposent les tarifs de 11,90€ pour le modèle enfant et de 14,90€ pour le modèle adulte. La livraison est offerte et 10% des bénéfices sont reversés aux Restos du Cœur. Pour ce qui est des fournisseurs, ils sont exclusivement locaux dans le but de soutenir l’industrie régionale, le but étant d’éveiller les consciences, de consommer et de soutenir les associations et l’économie locale.
Romain nous prouve avec ce projet qu’il est possible de démarrer avec moins de 100€ et de réussir !